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Afriquedomtomnews, blog géré  par Isabelle Gratien-Eboué, journaliste indépendante

Daniel Dalin, président du Conseil représentatif des Français d'Outre-Mer : " le plus urgent est que le gouvernement reprenne contact avec nous"

27 Septembre 2020 , Rédigé par Isabelle Gratien Publié dans #politique, #société

Manifestation ultramarine à l'appel du Crefom, place de la Nation le samedi 26 septembre 2020 -Crédit photo @la1èrefranceinfotv

Manifestation ultramarine à l'appel du Crefom, place de la Nation le samedi 26 septembre 2020 -Crédit photo @la1èrefranceinfotv

A droite de la photo, Daniel Dalin Président du CREFOM durant la manifestation, place de la Nation le samedi 26 septembre 2020-créditphoto @facebook Daniel Dalin

A droite de la photo, Daniel Dalin Président du CREFOM durant la manifestation, place de la Nation le samedi 26 septembre 2020-créditphoto @facebook Daniel Dalin

Près de 250 à 300 personnes ont répondu à l'appel de la manifestation organisée par le CREFOM le samedi 26 septembre après-midi, place de la Nation selon son président Daniel Dalin. Ce rassemblement avait pour but de dénoncer les promesses non tenues et l'attitude de "mépris" envers les Outre-Mer concernant la fermeture de France Ô , le chômage, les inégalités, les scandales sanitaires etc. 

 

"Une forme de mépris est là avec des conseillers de ministres qui ne connaissent rien aux Outre-Mer et qui prétendent connaître mieux que nous notre propre destinée. A un moment, ça suffit . Il faut dire que ça suffit". martèle le Président du CREFOM.

Parmi les manifestants, une délégation de Mayotte avait fait le déplacement pour dénoncer leur abandon par le gouvernement. Durant cette  manifestation, quelques gilets jaunes se sont joints au rassemblement du CREFOM pour exprimer leur soutien et solidarité  en criant " solidarité avec les Dom Tom" selon le média la 1èrefranceinftvinfo.

 

Les revendications du CREFOM

Interview du Président du CREFOM du  journal le JDD par Gaël Vaillant le jeudi 24 septembre 2020

Vous appelez les Ultramarins à manifester contre le gouvernement. Pourquoi?
Les responsables politiques se succèdent et rien ne change. Ils ne connaissent pas les Outre-mer. Et depuis 2017 et l'élection d'Emmanuel Macron, l'exécutif affiche son mépris en permanence. A chaque fois qu'on essaie d'intervenir, d'intercéder, de faire bouger les choses, les conseillers ministériels savent mieux que nous ce qu'il nous faut. A un moment donné, cette arrogance, ça suffit!
Comment ce mépris se manifeste-t-il?
Ils décident la fermeture de manière unilatérale de France Ô - une promesse non tenue du Président -, ils réforment à marche forcée sans consulter, ils ne renforcent pas l'arsenal juridique contre les insultes "racistes" à notre encontre, etc. Il est temps de tirer la sonnette d'alarme sinon les Ultramarins seront tentés par les extrêmes et les indépendantistes aux prochaines présidentielle et législatives.
Qu'en est-il de la gestion de la crise sanitaire?
Un seul exemple suffit pour se rendre compte de l'absurdité de la gestion de la crise depuis la métropole : la situation à Mayotte. Sur place, il y a de longues périodes de coupures d'eau. Mais l'Etat nous répète à tout instant qu'il faut se laver les mains. Avec quoi? La solution alternative est le recours au gel hydroalcoolique, mais il y a une pénurie sur l'île. Le seul hôpital de Mayotte est d'ailleurs submergé et manque de tout. Ça ne se passerait jamais en France métropolitaine! Ce problème de coupure d'eau serait résolu avant même qu'il ne devienne un problème. Là-bas, à Mayotte, c'est presque devenu leur quotidien.
Qu'en est-il dans les autres départements d'Outre-mer?
Il y a toute une série de dysfonctionnements et Mayotte n'est pas une exception. En Guyane ou dans les Antilles, où le virus frappe davantage car ces territoires sont entourés de pays plus touchés, les hôpitaux locaux sont complètement vétustes. Ce qui est inquiétant, c'est qu'il y a d'autres problèmes sanitaires spécifiques : les pollutions au cyanure ou au mercure en Guyane, le scandale du chlordécone dans les Antilles, la drépanocytose [une maladie génétique plus fréquente dans les Antilles, NDLR]…
En dix ans, l'Etat n'est pourtant pas resté inactif face aux crises spécifiques aux départements d'Outre-mer…
C'est vrai : il y a eu un plan pour la Guadeloupe après le mouvement de 2009, un soutien financier à la départementalisation de Mayotte en 2011, un plan d'urgence pour la Guyane en 2017, des mesures d'urgence après la crise des Gilets jaunes à La Réunion en 2018… Mais à chaque fois, le gouvernement répond à une crise par des mesures de court terme et on finit par retomber dans les mêmes travers. Pourquoi? Parce que ceux qui conçoivent les plans ne connaissent pas la situation locale. Nous sommes des départements gérés comme des colonies.
Davantage d'autonomie, mais surtout mettre en place à Paris des fonctionnaires qui connaissent les dossiers et le terrain. Il faut associer le plus souvent possible les parlementaires d'Outre-mer aux décisions de l'exécutif. Aujourd'hui, les représentants des Ultramarins à Paris, au centre du pouvoir, ne sont même pas consultés. La crise du Covid-19 en est d'ailleurs un exemple : quand les députés ultramarins ont interrogé Olivier Véran [le ministre de la Santé] lors des séances aux questions du gouvernement sur la situation spécifique de leur territoire, il les balaie d'un revers de main en nous disant : vous n'avez qu'à vous débrouiller. C'est aux préfets locaux de s'arranger et d'appliquer des consignes inapplicables. A l'inverse, les décisions prises à Paris devraient l'être en associant les populations locales.
Qu'en est-il des Ultramarins vivant en métropole?
Ils sont en train de nous rendre invisibles, en partant du principe que nos problématiques spécifiques ne sont pas dignes d'intérêt. C'est le cas de la réforme des congés bonifiés [un dispositif qui octroie aux fonctionnaires ultra-marins en France des congés supplémentaires et qui a été réformé par Emmanuel Macron, NDLR] ou de la cherté des billets d'avion dont les prix pourraient être encadrés. Mais ce n'est pas qu'une question d'argent, mais aussi de reconnaissance. Tout le monde se souvient les attentats de 2012 perpétrés par Mohammed Merah. A Montauban, le caporal-chef Loïc Liber, un Guadeloupéen, est grièvement blessé à la tête. Il sort tétraplégique de l'hôpital en mai 2012. Depuis, les autres victimes militaires de ces attaques ont obtenu la légion d'honneur. Sauf Loïc Liber. Lui n'a été décoré que la médaille militaire. Cela fait des années que l'on se bat, en rencontrant des ministres ou écrivant au Président de la République, pour qu'il ait la légion d'honneur et tout le monde à Paris l'ignore.
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S
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et un blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers (lien sur pseudo) A bientôt.
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I
Merci pour votre message. ????
I
Je vous remercie ????