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Afriquedomtomnews, blog géré  par Isabelle Gratien-Eboué, journaliste indépendante

COMMEMORATION DU 70EME ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE FELIX EBOUE LE 17 MAI 2014

20 Mai 2014 , Rédigé par Isabelle Gratien

Félix Eboué est né le 26 décembre 1884 à Cayenne en Guyane d'une famille de descendants esclaves affranchis libres. En 1901, il obtient une bourse pour suivre sa scolarité à Bordeaux. Bachelier en 1905 il gagne Paris et l'école coloniale dont il sort diplômé en 1908. Très tôt, il est attiré par l'Afrique noire et ses civilisations auxquelles se rattache sa condition de créole. Il s'oriente donc vers l'administration des colonies africaines et obtient son affectation comme administrateur en chef en 1909 dans l'Oubangui-Chari (aujourd'hui la République Centrafricaine) où la pénétration occidentale n'est pas encore partout assurée. Il va demeurer en poste jusqu'en 1933, revenant régulièrement en Guyane pour ses congés. Il y épouse Eugénie Tell en 1921.

En Afrique noire, Félix Eboué élabore sa propre conception de la politique coloniale, tentant de concilier la modernisation de la vie matérielle et le maintien de la culture africaine. C'est ainsi qu'il favorise les productions nouvelles comme le coton, développe l'infrastructure routière ferroviaire. Parallèlement, il pousse à sauvegarder les cultures vivrières, s'initie aux langues locales, étend ses recherches sur les traditions...

Partisan de l'association- et non de l'assimilation des peuples colonisés, il se heurte souvent à ses supérieurs hiérarchiques qui ont peu apprécié son adhésion, en 1928, à la Ligue des droits de l'homme. Félix Eboué veut en effet assumer le pari délicat d'être à la fois un administrateur colonial rigoureux et un humaniste intransigeant.

En 1934, il part pour le Soudan. Entretemps, de 1932 et 1933, il devint secrétaire général en Martinique, où il a cherché à développer l'île, à améliorer la condition des plus démunis, à atténuer les antagonismes entre Blancs, Métis et Noirs.

En 1936, il est nommé gouverneur de la Guadeloupe; il est chargé d'appliquer la politique du Front Populaire. Trouvant sur cette île morcelée une situation de crise, il ouvre des négociations, engage un plan d'aide au crédit, de formation professionnelle, de construction de cités et assainit les finances publiques.

Le 4 janvier 1939, il est nommé gouverneur du Tchad, nouvelle colonie tout juste pacifiée. Conscient de l'importance stratégique que pays, alors que la menace italienne se précise dans la région, il lance de grands travaux d'infrastructures.

Le 6 juin 1940, la nouvelle de la défaite des armées françaises et de l'armistice parviennent à Fort-Lamy. L'appel du général de Gaulle est aussi appris quelques jours plus tard.

Le 26 juin, une proclamation annonce le ralliement du Tchad à la France Libre. Le Cameroun, le Congo, suivent l'exemple : Eboué a donné le signal de la dissidence africaine, apportant à la cause de la France combattante un point d'appui exceptionnel.

Relevé de ses fonctions et condamné à mort par contumace par le Gouvernement de Vichy, Félix Eboué est nommé, le 13 novembre, Gouverneur général de l'Afrique Equatoriale Française par le Général de Gaulle, et siège au Conseil de défense de l'empire.

Le Tchad devient la base arrière des Français qui reprennent le combat : c'est de là que Leclerc lance en mars 1942 son raid légendaire sur Koufra, et que les F.F.L attaquent les Italiens au Fezzan puis en Tripolitaine.

Parallèlement, il est convaincu que l'autorité française ne peut se maintenir durablement en Afrique noire sans une profonde réforme politique coloniale. Dans ce esprit, sa circulaire du 8 novembre 1941 prévoit ainsi le respect du droit coutumier, l'association des conseils africains à l'administration, la formation des cadres indigènes, l'extension de contrats de travail, etc.

Fatigué, Eboué prend congé et part en février 1944 avec sa famille, qui de France, l'a rejoint en 1942 en Egypte.

Le 17 mai 1944, il meurt des suites d'une congestion pulmonaire.

Le 19 mai 1949, les cendres de Félix Eboué sont transférées au Panthéon à Paris...

La mémoire de Félix Eboué est aujourd'hui rappelée à travers plusieurs monuments et plaques commémoratifs. A Paris, son nom, joint à Daumesnil, se retrouve dans une station du métropolitain.

De plus, depuis le 21 janvier 2012, l'aéroport de Cayenne a été rebaptisé aéroport Cayenne Félix Eboué.

Sources : extraits du dépliant du secrétariat d'Etat à la défense chargé des anciens combattants. Pour toute commande de ce dépliant : tél : 01 44 42 16 81

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